Les douze travaux d’Astérix
Les fêtes approchent , nous resterons à Kauai pour Noël, je n’ai pas encore reçu mon visa, la procédure est longue et périlleuse, nous avions été avertis…
Nous attendions une réponse suite à une 3ième visites éclair à l’ambassade d’Oahu le 4 décembre (ceci est une deuxième demande, j’explique plus loin) on arrive à l’ambassade, on passe le détecteur de métal , nous sommes assis et attendons notre tour. On ‘’ feel doux ‘’ comme devant une police, on n’a rien fait mais on se sent coupable quand même. Mon nom est appelé sèchement, la rencontre avec l’agente de l’immigration sera brève, d’abord elle me questionne sur moi, mon travail, et cette question, ‘’mais pourquoi s’installer à Kauai?’’ Elle a de grands yeux pleins de suspicion et de questionnement, je peux deviner ses pensées ; ‘’comment font-ils pour vivre, ont-ils de l’argent, sont-ils des hors-la-lois? L’option ‘’ils ont économisé pour venir ici quelque temps semble exclus’’.
Au départ de Kauai direction Oahu pour le rendez-vous à l’ambassade. / From Kauai to Oahu, for the appointment at the US embassy.
Pourquoi avoir choisi Kauai? Pour son côté Robinson Crusoé et rien d’autre. Pour les Hawaiien des autres îles, Kauai se décrit comme une île magnifique mais un peu trop isolé, il n’y a rien à faire, il n’y a pas de travail convenable ni de divertissement qui mérite ce nom, et elle me demande: ‘’mais qu’est ce que vous faites de vos journées?’’ Drôle de question et avec la tête qu’elle avait, une tête à l’allure grave. Nous sommes en entrevue pour savoir si nous ferons de bons Américains, rentables, ils ont tout le pouvoir, je suis complètement soumise à leur autorité, ils ne veulent pas de squatter de paradis dans le coin, ils veulent des travailleurs. Mais pourtant, tous ces gens qui me questionnent viennent d’ailleurs, le Japon, les Philippines, le Mexique. Les Hawaiien de souche se font plutôt rares, une espèce en voie de disparition comme nous, les Québécois. Sélection naturelle ou évolution? Pour revenir à mes moutons, le but de l’obtention de mon visa est de pouvoir finir l’année scolaire en beauté sans tracas, j’ai une permission de résider ici seulement jusqu’en février, étampe à l’appui dans mon passeport, pas de visa se résume à: ‘’si tu sors du pays, tu pourras pas revenir avant six mois et surtout pas sans tracas’’. Les étrangers ont le droit de vivre aux États-Unis six mois par année seulement, tout le monde sait ça. Deux agentes d’origine asiatique sont maintenant devant nous, il y a un suspense, elles se regardent, me regarde, ‘’oh, mais vous avez quitté en mai 2014 pour le Québec, avant même d’avoir reçu votre réponse!’’ Oui effectivement j’ai quitté le 31 mai 2014 pour rentrer chez nous, fallait retourner pour le travail, j’avais avisé mon avocate, une francophone de Thetford Mines qui habite maintenant en Floride, mais les procédures furent plus longue que prévue, je suis donc parti quand même sans mon visa, ça m’a mis dans le trouble. ‘’Oh! mais vous devrez recommencer le processus, il vous manque des documents ma chère dame’’. Marc est là assis à côté de moi, il me pince la cuisse en dessous de la table, nous sommes un peu désemparés, refaire deux fois le même processus, surtout quand il est question de papiers Oh aidez-moi quelqu’un!!! ‘’ Mais qui est votre avocate? l’avez-vous trouvé sur internet par hasard? Elle ne semble rien comprendre aux lois d’immigration’’. Bon j’ai engagé une amateure selon leur dire, rien pour me rassurer et pour en ajouter, cette avocate refuse de prendre le blâme sur ses erreurs, évidemment. Nous finissons par faire quelques jaunes blagues , l’atmosphère se détend un peu mais j’y comprends toujours rien, l’anglais ce n’est pas ma langue, une chance que Marc est avec moi, béni soit le ciel mes enfants sont désormais bilingues. Depuis le début du processus en août 2013, je me sens comme dans les douze travaux d’Astérix , toute cette paperasse rend fou quiconque n’est pas un administrateur né, je ne compte plus les documents, les signatures, les paiements, les rencontres que nous avons dû faire pour mes enfants et moi pour nous rendre jusqu’ici. Pas le choix, il faut se rendre jusqu’au bout. J’ai obtenu mon permis de travail et aussi mon numéro d’assurance sociale mais là il me manque que ce précieux visa qui me permettra un beau 10 ans de liberté nord Américaine. Pour les enfants, le processus en est à la fin, ils ont reçu leur ‘’Green Card’’, leur numéro d’assurance social aussi, il ne manque que les passeports Américain, on fera la demande au bureau de poste de Kilauea, le 7 janvier prochain, pour eux tout est beau Alleluia. Et la suite…Hier je suis allée chercher mon « médical report » à l’autre bout de l’île, le même que j’ai faits faire au printemps dernier, mais le docteur à pris sa retraite et la technicienne ne m’a pas remit les bons documents, l’enveloppe n’est pas scellée et la signature du docteur retraité n’est pas sur l’autocollant qui confirme la confidentialité du contenu, un autre petit détail insignifiant à régler, je ne suis pas encore sortis du bois ou plutôt de la forêt tropicale.
English:
The holidays are approaching, we will stay in Kauai for Christmas, I have not yet received my visa, the procedure is long
and perilous, we had beenwarned…